Je cherche un « exemple pédagogique » pour tenter d’expliquer le mécanisme des LBO utilisé par nos banques ?:
Madame rentre du schoppping :
– regarde chéri, j’ai un superbe nouveau sac à main 🙂
– mouais…. !
– et jai même fait un sacré bénéfice en l’achetant 😆
– ?? ? 😯
– je l’ai payé 400 €uros chez « Gogo soldes » et j’ai vu exactement le même dans la boutique « Chic Ita » à coté pour 1000 €uros
– et alors 🙄
– j’ai économisé 600 €uros avec lesquels, j’ai pu acheter ce superbe sac à 400 euros et du coup j’ai encore fait 200 €uros de bénéfice….
vous suivez toujours …?
Dès qu’ils seront revenus de Davos,….. 🙄 j’aimerais que Denis, Jerôme, Erwan ou Marie-Caire me confirment que cet exemple est utile pour expliquer la technique des LBO ??? 👿
Ta comparaison n’est pas exacte.
Quand on parle de LBO (je vous dispense du mot anglais) on parle d’opération à fort effet de levier.
Je prends un exemple:
* Année 1, l’investisseur A achète une entreprise X pour 100€. Pour payer son acquisition, il emprunte 100€ aux banques sur une durée de 5 ans. Prêt autant que possible non amortissable, mais qui se rembourse à la fin de la 5ème année… ou lors de la revente de la société X, si celle ci est revendue avant le délai de 5 ans.
* Ce qui est en général le cas, car la revente intervient souvent dès l’année 3: le même investisseur A revend alors son acquisition, c.à.d sa société X pour 200€ à un autre investisseur B.
* Cet investisseur B emprunte donc à son tour 200€ sur 5 ans pour payer l’achat de la même société X. Prêt in fine, donc non amortissable, mais remboursable 3 ou 4 années après, lors de la revente à nouveau de la société X pour 300 ou 400€, à un nouvel investisseur C.
Et ainsi de suite. Certaines sociétés sont ainsi achetées et revendues 3 ou 4 fois, toujours avec des multiples croissants, sans bourse délier pour l’investisseur, mais uniquement par endettement avec un prêt se remboursant lors de la revente de son acquisition.
Le problème: il y a effectivement création de valeur pour l’investisseur A,B ou C puisque la valorisation de la société passe de 100€ à 300 ou 400€. Mais c’est bien souvent uniquement de la création de valeur financière. Il n’y a pas toujours (et même rarement) de création de valeur économique et les bénéfices de la société (appelée cible) ne suivent pas à la même vitesse (les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel, même si on serre les salaires, même si on licencie, même si on limite les investissements au maximum, pour faire cracher l’entreprise).
Certes la société X (la cible) peut parfois voir sa valeur économique se bonifier fortement parce que le produit ou le service qu’elle vend, prend de la valeur, parce que le marché progresse. Mais sa valeur économique réelle ne se valorisera jamais de 400% sur une durée aussi courte. On est donc bien dans de l’économie virtuelle, déconnectée de la réalité.
C’est ainsi que s’est créée une bulle financière qui explose.
Pourquoi la bulle explose-t-elle ? Simplement parce que, à force de revendre plusieurs fois les mêmes sociétés, il arrive qu’un jour, le bon sens finissant peut-être enfin par l’emporter, certains commencent par prendre peur, à se poser des questions, et à se dire que le prix de la société cible est vraiment trop élevé et atteint des niveaux irrationnels. Le système (qui ressemble à un jeu de dominos où l’un pousse l’autre, et c’est le dernier qui a la place du con) trouve alors ses limites et explose: le dernier investisseur est alors collé avec son acquisition, il ne sait pas quoi faire de sa patate chaude qu’il n’arrive pas à refiler à un autre investisseur. Je suis personnellement témoin et acteur de ce genre de scénario…
Sur le fond le LBO pourrait (devrait) être une pratique intelligente, dans le cas de successions ou de transmissions classiques d’entreprises (il n’est pas interdit de vendre son entreprise), si les acheteurs avaient la volonté, non pas de faire rapidement du fric sur le dos de la bête sur une durée très courte, mais d’agir en investisseurs sur du long terme, avec pour objectif de faire progresser l’entreprise (les hommes, l’outil et le produit). Malheureusement cette pratique n’existe plus, les industriels investisseurs ayant cédé la place à des investisseurs uniquement financiers (fonds de pension, etc.), seulement attachés à leurs plus values.
NB: hier je parlais de l’épisode du Christ virant les marchands du Temple. Pour ceux qui ne le savent pas (??), le Temple de Jérusalem était une place forte financière, un lieu de change et d’échange d’argent. Le Christ, très en colère, a viré tout ce beau monde.
Comme vous le comprenez, je suis aujourd’hui très très très très en colère. Il me reste une satisfaction, celle de dire à mes collègues, notamment parisiens: « ah, je vous l’avais bien dit, ça devait arriver! » Il y a quelques jours, ils me prenaient pour un dinosaure radoteur; aujourd’hui, il n’osent pas me répondre. J’espère seulement qu’ils réflechissent et se posent des questions… Jusqu’à quand ?
Merci Denis, pour tes précisions… 😉
Je ne comprends pas que tu ne sois pas à Davos ce week-end 👿
Tiens, Kronenbourg qui appartenait il ya 10 ans
– à BSN
– puis vendu à Scottish New Cstle
– vient d’être racheté par CARLSBERG Heinecken
qu’ il y ait des « bulles dans la bière » c’est un peu normal mais si on la secoue trop il ne reste plus que de la mousse 🙁
Et la mousse tache 😉
mais bière qui roule n’amasse pas mousse
rajouta « la Kro » des jeux de mots… 😉
Pensée du jour:
« il y a un autre monde et il est dans celui-ci » P. Eluard
smiles:
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J’étais contente de ma trouvaille mais ils ne deviennent pas smiles! Pourquoi? ❓