Je me souviens très bien de ce tableau de Millet « les glaneuses » accroché au mur de mon l’école primaire 😉
Signe des temps, actuellement un nouveau phénomène de glanage se développe 😕
Une étude menée par le Cerphi (Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie) pour le Haut commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté révèle les principales caractéristiques du glanage, activité qui tend à se répandre et symptôme de l’aggravation de la situation des personnes en difficultés.
Le Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, a rendu public lundi 26 janvier la première étude approfondie sur la pratique du glanage alimentaire. Cette technique consiste à « récupérer de la nourriture à la fin des marchés, dans les poubelles des commerçants ou dans les containers des supermarchés ». Il en ressort des éléments importants pour la compréhension de ce phénomène: le glaneur n’a pas de profil type, doit bénéficier de compétences et valorise les produits qu’il déniche. Ces données doivent permettre la mise en œuvre de mesures en faveur des personnes en difficulté qui ont recours à ce système.
Pas de profil type
Le glaneur, homme ou femme, peut être jeune, « d’âge intermédiaire » ou retraité: tous les âges sont représentés. Bien souvent, il dispose d’un logement; seuls quelques glaneurs vivent dans la rue. Certains ont une approche plutôt positive de la pratique, la considérant comme « une optimisation des ressources disponibles », selon l’étude. Les jeunes et les personnes d’âge intermédiaire sont plus souvent dans ce cas, dans la mesure où ils ont connu des périodes difficiles tout au long de leur vie. Les personnes âgées ou ceux qui ont connus une situation économique meilleure ont davantage de mal à accepter cette pratique, considérant dans bien des cas qu’ils « exploitent les restes » des autres. Le glanage, seule solution à leur portée, est alors source de honte.
Le glanage, ça s’apprend
Pour devenir glaneur, l’apprentissage se fait auprès d’un « professionnel » ou simplement en observant les autres. Le glanage, ça s’apprend. Impossible de déterminer à l’avance la quantité et la qualité des produits alors que la concurrence est rude. Mieux vaut alors être rodé. Un bon glaneur dispose de temps, connaît « les bons coins » et la manière dont il faut s’y prendre pour collecter.
Le glaneur n’a pas de crainte quant aux produits qu’il récupère. Au contraire, il les considère comme nourrissants et a l’impression qu’il a une alimentation plus équilibrée, notamment grâce à une plus grande diversité de produits que celle trouvée aurprès des services d’aide alimentaire.
Améliorer les conditions d’alimentation
L’étude a été réalisée sur la base de 40 entretiens menés à l’automne 2008 par le Cerphi sur 19 sites de Paris, Dijon et Amiens. Ses résultats, transmis aux associations d’aide alimentaire et à la fédération des entreprises du commerce et de la distribution, doivent impulser une réflexion sur les dispositions à prendre afin, dans un premier temps, d’améliorer les conditions d’alimentation de ces personnes. Deux grandes lignes directrices: « faciliter la mise à disposition des invendus » et diversifier « les produits proposés par le biais des services d’aide alimentaire ».
Le point commun entre le tableau de Millet et la photo, c’est bien une action contre le gaspillage, qui existe bel et bien. Il y a bien longtemps que les gens font les fins de marché: c’est toujours moins cher!
Mais aujourd’hui, certains supermarchés arrosent leurs poubelles de produits toxiques pour éviter que les produits (encore comestibles bien sûr) ne soient récupérés! :mgreen:
Il aura donc fallu cette crise pour que, peut-être, on cherche comment mettre les invendus à la disposition des gens! 🙄